Ai-je mené le bon combat ?

Ai-je mené le bon combat ?

En découvrant l’histoire et l’œuvre du Professeur Jérôme Lejeune lors de notre soirée de Carême de mercredi dernier, j’ai été particulièrement frappé par la grande liberté dont il a su faire preuve pour dénoncer explicitement l’usage de sa découverte médicale non pour soigner mais pour détruire.

Reconnu mondialement par la communauté scientifique, invité par de prestigieuses institutions qui le couvrent d’honneur, il n’esquive pas la question morale cruciale que pose la pratique de la sélection des embryons humains.

Si jamais sa question dérange en remettant en cause une pratique dans laquelle s’est engouffré en masse le corps médical, il prend le risque de perdre beaucoup… et il perdra beaucoup.

Mais cela ne l’arrêtera pas même si son engagement lui coûtera tous les honneurs et les soutiens institutionnels dont il sera désormais privé.

Certains diront peut-être : Quel gâchis ! Quelle brillante carrière interrompue brutalement juste parce qu’il pose la mauvaise question !

Mais pour lui, la défense des plus fragiles restera sa préoccupation première devant toutes les autres considérations. Il dirait certainement qu’il a accepté de perdre beaucoup pour ne pas perdre l’essentiel.

A la suite de saint Paul dans sa seconde épitre à Timothée, il serait en droit de s’exclamer : « J’ai mené le bon combat ! »

Cette observation m’a renvoyé à mon propre parcours pour me demander : « Et moi, ai-je mené le bon combat ? »

Quels sont les combats que j’ai accepté de mener, et quels sont ceux que j’ai évité ou que j’esquive encore aujourd’hui ?

Notre carême a commencé avec les tentations du Christ au désert, il s’achèvera par sa Passion durant la semaine sainte. Cela devrait suffire pour nous rappeler qu’il y a forcément un combat à mener. Ne nous berçons pas d’illusions : la conversion exige un combat, car nous serons toujours attirés par une sortie plus confortable ou plus gratifiante.

Il est fort probable que si nous n’avons aucun combat à mener, c’est que, quelque part, nous nous aveuglons nous-mêmes. Nous sommes déjà anesthésiés par des pratiques que nous ne sommes pas prêts à remettre en cause.

Quitter le champ de bataille, esquiver les responsabilités qui sont les nôtres, sont des tentations qui nous guetteront forcément.

Soyons-en conscients et demandons dans notre prière le courage de ne pas éviter mais bien de mener le combat que Dieu attend de nous.